Lyam est né sans vie le 17 avril 2019.
Lors de l’écho T2, nous avons appris qu’il souffrait d’une hypoplasie du ventricule gauche.
“La faute à pas de chance” comme on nous l’a répété si souvent.
Après avoir consulté plusieurs pédiatres spécialisés en cardiologie car nous voulions tenter le tout pour le tout pour sauver notre fils, nous avons souhaité tenter une opération expérimentale
in utero (moins d’une cinquantaine avait été réalisées à ce jour en Europe).
Une vingtaine de personnes étaient présentes dans la salle d’opération ce jour-là et la dernière phrase prononcée par le chirurgien me marquera à vie :
“Vous entendez le cœur de votre bébé madame, il va bien mais malheureusement, nous n’avons pas réussi à déboucher sa valve aortique, je suis sincèrement désolé”.
Montagnes russes émotionnelles.
Trois choix se sont alors imposés à nous : tenter trois opérations à cœur ouvert avec toutes les complications que cela pouvait entraîner, mener la grossesse à terme et laisser partir notre petit ange doucement ou pratiquer une IMG.
Nous avons opté pour cette dernière solution. Le cœur de Lyam a été arrêté le 16 avril 2019 à 11h.
Lorsque j’ai demandé si tout était terminé après “le geste”, on m’a répondu “qu’on lui avait injecté une dose suffisante pour qu’il ne se réveille pas”.
J’aurais pu hurler d’en faire de même avec moi.
Il est né sans vie le lendemain à 11h58. J’ai porté mon bébé sans vie recroquevillé sur un côté de mon ventre pendant 24 heures, 24 heures où j’ai eu la sensation de n’être qu’un cercueil pour mon fils.
Lyam est né dans un silence assourdissant. Il était magnifique, je n’ai pas eu le courage de le serrer dans mes bras et je crois que ce sera pour toujours le plus gros regret de ma vie.
Nous sommes sortis de la maternité le lendemain, les bras vides et le cœur lourd. Au lieu d’aller acheter du lait et des couches, nous sommes partis choisir son cercueil.
Un minuscule cercueil blanc dans lequel j’ai eu le courage ultime d’embrasser son petit front tout froid. Sa cérémonie a eu lieu au crématorium le lendemain de mes 31 ans.
J’ai survécu aux mois qui ont suivi en écrivant. Certains jours pendant quelques minutes, d’autres jours de l’aube au coucher du soleil. L’écriture a été un véritable exutoire pour moi et ce qui n’était qu’un défouloir à la base a finalement donné naissance à un livre qui a pu aider des mamans en détresse comme moi.
Le soutien et les remerciements reçus m’ont permis de tenir le coup. Pour moi, la mort de Lyam avait finalement permis d’aider quelques mamans à traverser ce trou noir.
Lya, mon bébé arc-en-ciel est née le 21 mai 2020.
Un rayon de soleil grâce à qui j’ai réappris à respirer, à sourire, à vivre.
Elle a aujourd’hui 5 ans et depuis toute petite, elle se passionne pour le ciel et les étoiles. Son petit frère Maho nous a rejoints en novembre dernier.
Le portrait craché de Lyam. Une tornade d’émotions m’a envahie après sa naissance, mais je n’ai jamais vu un bébé aussi gracieux et chacun de ses sourires m’aide à recoller les morceaux encore éparpillés de mon cœur à jamais brisé.
Merci Lyam pour les deux enfants fabuleux que tu m’as envoyés et qui chaque jour continuent de rallumer les étoiles et de remettre de la couleur dans nos vies.