Voilà déjà deux ans que nous essayons de fonder notre famille.
De l’amour, il y en a depuis toujours entre ton papa et moi et malgré une première grossesse extra-utérine et deux fausses couches, nous ne perdions pas espoir.
L’heure de ma première FIV arrive et à ma grande surprise, cela a fonctionné du premier coup. Mitigés entre joie et « protection », nous accueillons la bonne nouvelle en vivant chaque jour comme un jour de gagné.
Arrivent les premières échographies où nous faisons connaissance et débloquons progressivement nos craintes pour nous ouvrir à toi et t’envoyer tout notre amour.
26 avril 2024 : première écho morphologique … dans cette même pièce où il y a un an, on nous annonçait une fausse couche. Mon sang se glace dans cette pièce et pourtant, nous entendons ton petit cœur, te voyons à l’écran et savourons ce moment inoubliable quand soudain, la gynécologue nous informe que tu as un petit bidou tout gonflé car tu es atteint d’un syndrome appelé « prune belly « (le ventre en forme de prune ).
L’écho nous révèle que tu es un petit mec, que cette malformation est rarement génétique mais provient plutôt « de la faute à pas de chance ».
On nous apprend également que si tu avais été une petite fille, c’était opérable mais pas chez un petit bonhomme.
Je n’en crois pas mes oreilles. Pendant un instant, j’ai l’impression de ne plus être dans mon corps, mes oreilles entendant mais ma tête n’accepte pas.
Pourquoi nous, ENCORE ? Nous avons eu notre rendez-vous au MIC cette après-midi, il faut interrompre ma grossesse.
Demain matin, je dois donc prendre un médicament et mardi nous nous rendrons à l’hôpital pour te dire au revoir. Depuis hier, je pose ma main sur mon ventre et n’hésite pas à te rassurer, à vivre pleinement ces derniers moments ensemble.
Avec ton papa, nous n’avions pas encore réfléchi à un doux prénom car nous avions trop peur. Cette après-midi, la sage femme nous a posé énormément de questions par rapport à ton départ et nous étions totalement perdus … avez-vous un objet, une lettre, un prénom qui pourraient accompagner votre enfant ? Nous en sommes incapables à ce stade.
Je n’oublierai JAMAIS ce que nous traversons actuellement et j’appréhende énormément la journée de mardi. Cependant, j’ai décidé de relier ton souvenir à l’image d’un papillon. Je souhaite de tout mon cœur te savoir serein là-haut, entouré de très belles âmes qui me sont chères.
Toi, mon si petit bébé dont la vie va s’arrêter à 13 semaines , sache que nous t’aimons énormément et que nous ne t’oublierons JAMAIS 🦋
