Icône d'étoile | Au-delà Des Nuages

Tristan*

Mon bébé nous a quittés le 29/11/2024.  C’était un petit garçon qu’on a nommé Tristan. On m’a souvent dit qu’il y avait le mot « triste » dans Tristan mais n... Lire plus

Mon bébé nous a quittés le 29/11/2024.  C’était un petit garçon qu’on a nommé Tristan.
On m’a souvent dit qu’il y avait le mot « triste » dans Tristan mais nous l’avions choisi bien avant ce jour fatidique et ça m’a souvent donné l’impression d’avoir été responsable de ce qui était arrivé. 
Comme si c’était prémédité. 
 
En tant que maman, on se fait le devoir de leur créer un nid, un habitat. 
 
Pendant 9 mois on les garde bien au chaud, en sécurité et avec beaucoup d’amour, on les aide à grandir et se développer.  Moi, j’ai failli à cette tâche. 
 
Je me suis réveillée un matin, à 18SA, avec des maux de dos, je me sentais fébrile.  Le deuxième matin, mes pertes sont roses. 
 
Je fais un saut aux urgences, inquiète, je souffre beaucoup, j’ai énormément de contractions, mais on ne détecte qu’une infection urinaire. 
 
Bébé va bien, son petit cœur bat.  Un autre matin, je peine à me lever pour prendre mes antibiotiques, je vomis, j’ai terriblement mal, je me sens seule, je ne le sens plus bouger. 
 
Je pleure.  Et je sens, tout d’un coup, comme un ballon qu’on perce, la poche s’est rompue … je perds tellement de liquide qu’au fond je sais déjà quel sera le verdict. 
 
Je me revois attendre sur une chaise à l’hôpital, papa ayant placé sous moi des serviettes qui se tachent petit à petit de sang.  Et le verdict tombe, tu es en vie, ton petit cœur bat encore mais on ne peut pas te sauver parce que maman a failli à sa tâche.  Il n’y a plus de liquide amniotique.  
 
La gynécologue me descend en salle d’accouchement.  Je n’ai pas le choix, je dois te mettre au monde et te donner la mort … Je souffre physiquement, j’ai une énorme infection, je ne peux pas avoir de péridurale et je souffre psychologiquement.  Je sens le moment où tu es là.  Mais je ne dis rien.  Je préfère souffrir.  Mais le moment vient … et je comprends … je comprends que ton petit cœur s’est sans doute arrêté parce que tu ne sais pas m’aider à venir au monde. 
 
Dans un accouchement classique, bébé aide maman mais toi, tu étais déjà une étoile.  Ça a été si long et si traumatique.  Je finis par te sortir, les douleurs s’arrêtent. 
Épuisée, vide de tout, on t’amène et je te vois.  Tu tiens dans les deux paumes de ma main.  Tu ressembles à ton frère, tu es parfait.  Et je m’excuse encore et encore et encore.
 
Mais tu as le sourire dessiné sur les lèvres et ce sourire, j’y pense encore souvent maintenant.  Je me dis régulièrement que si tu as souri à ce moment là alors maman et papa se doivent de sourire à n’importe quel moment de leur vie. Parce que dans chaque sourire, c’est un souffle de vie pour toi.
 

Je ne souhaite à aucun parent de vivre ce que j’ai vécu, on se dit que 18SA c’est tôt, mais j’ai senti son petit corps bouger, j’ai entendu son petit cœur battre, je l’ai imaginé enfant courir avec son frère et me serrer si fort dans ses petits bras.

 
J’ai fait un rêve quelques mois après, un champ au coucher du soleil, un enfant blond de 6 ans, je lui lance une balle, il l’attrape et monte dans un train qui s’éloigne à l’horizon.  Ça a été ma manière inconsciente de le laisser partir.
 

J’ai cru ne jamais pouvoir me remettre de ce qui s’était passé. J’ai pleuré tous les jours pendant 6 mois, je pleure encore souvent.

On réfléchit/philosophe beaucoup.  On cherche à « guérir », à prendre soin de soi.  On apprend à vivre avec l’idée que c’est injuste mais que ça fait aussi partie de la vie.  Dans les grandes et petites choses de la vie.  Et si on n’apprend pas à vivre avec alors on arrête de vivre.
 

C’est ton grand frère qui m’a sauvée.  Je n’ai jamais voulu lui faire sentir le poids de mon chagrin.  Je me suis toujours fait un point d’honneur à compartimenter.

Mais un matin, après des vacances passées à 3, des moments de rires, de sourires et de détente, je me suis sentie apaisée.
 

Je pense encore à toi chaque jour.  Tu as marqué ma vie de tant d’amour et de tant de force.  Je t’aime si fort et pour toujours.

Partagez votre histoire avec d’autres parents

Vous souhaitez soutenir d’autres parents ou partager votre histoire et celle de votre étoile?

Envoyez-nous votre histoire ou vos expériences personnelles avec Au-delà Des Nuages et nous veillerons à ce qu’elle obtienne une belle place sur notre site Web.

Sfeerbeeld VZW Boven De Wolken | Gratis professionele fotosessies voor sterrenouders
Icône étoiles | Au-delà Des Nuages

Soutenez-nous ou devenez bénévole

Au-delà Des Nuages souhaite continuer à proposer ses séances photos à tous les parents en Belgique. En tant qu’organisation à but non lucratif non subventionnée, ils dépendent entièrement des dons et des efforts affectueux quotidiens de centaines de bénévoles. Voulez-vous nous aider? Cela peut se faire de plusieurs façons!

Sfeerbeeld VZW Boven De Wolken | Gratis professionele fotosessies voor sterrenouders
close