Icône d'étoile | Au-delà Des Nuages

Milaya*

Je m’appelle Gwen, j’ai 28 ans, maman de 4 garçons en pleine santé. En juin 2023, nous apprenons que la famille va enfin s'agrandir et quelques mois plus tard cela se conf... Lire plus

Je m’appelle Gwen, j’ai 28 ans, maman de 4 garçons en pleine santé.

En juin 2023, nous apprenons que la famille va enfin s’agrandir et quelques mois plus tard cela se confirme enfin : nous allons accueillir une petite fille !

C’était mon rêve : enfin une complice, une meilleure amie, une mini-moi. Je nous vois déjà habillées pareil, coiffer ses longs cheveux, …

Un rêve pour ses frères, un rêve pour papa (papa qui l’a prise comme sa fille, déjà séparée du premier papa, le père biologique de Milaya n’a pas assumé et mon chéri m’a rencontrée peu après et a bien décidé à en faire sa propre fille et lui donner un vrai papa).

C’est une grossesse qui se passe à merveille mis à part le petit covid que j’ai fait en décembre.

Notre princesse est prévue pour le 6 février 2024, dernière date de règles : le 5 mai 2023. (Je le précise car l’information reste importante pour la suite.)

 

Lors de la visite du 21 décembre, mon gynécologue planifie une césarienne, initialement prévue le 22 janvier dans un hôpital, mais le transfert de mon dossier dans un autre hôpital (suite à un déménagement, j’ai été suivi dans deux hôpitaux), laisse cette date en suspens en fonction de l’état de ma cicatrice (j’ai eu deux césariennes auparavant). Mon gynécologue finit par avancer la date au 16 janvier, car ma cicatrice est devenue fragile et il ne reste plus beaucoup de liquide amniotique, ni d’espace, vu mon petit gabarit et la taille de ma fille qui faisait déjà plus que 2,5kg le 21 décembre. (Tiens, c’est interpellant, je ne fais que des petits bébés ! Sur 4, le plus grand et plus gros à terme : 2,920kg pour 48,5cm).

 

Le 2 janvier, lors d’un autre contrôle, on me rassure : le bébé va bien, elle a assez de liquide, et ma cicatrice semble épaisse. Étonnée par le changement de diagnostic en deux semaines, je décide de consulter mon ancien gynécologue dans l’autre hôpital.

J’arrive en urgences, on appelle ma gynéco du début et elle dit qu’effectivement la cicatrice est très fine, très fragile et conseille de me mettre au repos complet car j’ai en plus une ouverture de 1,5 cm. Elle dit qu’elle fera donc ma césarienne comme prévu le 22 janvier. On sera à 38 semaines et que tout se passerait bien. Elle me demande d’aller voir la sage-femme le mardi 16 janvier, justement pour finir le dossier pour la césarienne.

Le 16 janvier, je vois la sage-femme qui termine les dernières questions pour le dossier santé pour être en ordre pour l’intervention. Je lui demande pour me rassurer s’il est possible de faire un monitoring et vérifier si mon col a bougé, chose qu’elle accepte très gentiment.

 

Après le monitoring, elle procède au toucher et me dit qu’elle doit passer derrière la tête de mon bébé pour atteindre mon col et que l’ouverture n’a plus bougée. (Je ne prête pas trop attention à l’information sur le moment même, en retard avec les examens, en plus j’allais rater mon dernier bus pour rentrer.)

J’aurais dû ….

 

Jeudi 18 janvier, tout se passe bien, mon bébé est bien active, je la sens bien, ce qui laisse même l’occasion à la cousine de bien sentir ces petits coups.

Le soir, je la sens bouger beaucoup plus, c’est très désagréable, douloureux, j’ai l’impression qu’elle m’écrase complètement tous les organes, puis cela se calme et je vais me coucher.

 

Vendredi 19 janvier, je me lève le matin après une très bonne nuit (cela faisait très longtemps), je me réveille et remercie mon bébé de m’avoir laissée mon sommeil.

Au bout d’une heure, je me rends compte que ma princesse ne m’a toujours pas fait son coucou matinal… Je me dis : « bon, elle a moins de place, elle doit bouger de moins en moins et elle s’est peut-être mise dans une position plus serrée pendant sa danse hip-hop du jour avant. » La demi-journée s’écoule…

 

Je n’ai toujours pas l’impression de l’avoir sentie, j’en fais part à mon compagnon qui me dit : « qu’est-ce que te conseillerait la maternité ? » (Maman de 4 garçons, déjà connu ça, elle demande un minimum de 24h avant de se présenter à la maternité). Du coup, j’attends, je teste le sucre pour la stimulation, le côté gauche, jouer avec elle, mais rien.

Je laisse encore la nuit de vendredi 19 à samedi 20 janvier et je sonne à la maternité dès mon réveil en leur expliquant que ça fait 24h que je n’ai pas senti bouger mon bébé.
Evidement elle me propose les autres alternatives (sucre, côté gauche, etc. …). Gentiment je lui dis que j’ai déjà 4 enfants, que les méthodes, je les ai déjà essayées, mais que rien n’y fait. Elle me dit donc enfin que je peux aller m’y présenter le plus rapidement possible. Chose que je fais immédiatement.

 

Arrivée sur place, le cauchemar commence …

 

Une sage-femme m’attend derrière les portes de l’ascenseur. (45 minutes pour y arriver) et m’emmène directement pour un monitoring.

Je m’installe, elle place le gel et le premier capteur pour chercher le petit battement de cœur…Silence complet.

 

Elle cherche encore et encore et sa tête change …. Mais elle ne trouve rien. Au bout de 15 minutes, elle nous explique qu’elle ne trouve rien et qu’elle va appeler la gynécologue de garde (car nous sommes samedi) pour une échographie et vérifier ce qui se passe.

Dans ma tête, la situation est déjà très claire, mais inconsciemment, je ne réagis pas. Je pense déjà à toute possibilité de bug au niveau des machines. Je ne peux pas croire à cet instant que ma seule et unique princesse ne sera pas …Je garde espoir.

 

La gynécologue arrive et commence l’échographie. Au contact de l’appareil sur mon ventre, un joli petit visage s’affiche, si belle, si magnifique, mais…ce n’est qu’une photo, ma princesse, artiste de danse en tout genre, ne bouge plus …

Elle part à la recherche de son petit cœur et là, plus aucune activité. Je le remarque et au bout de quelques secondes, elle prononça cette phrase qui me raisonnera éternellement dans la tête : « Je suis désolée, mais il n’y plus aucune activité cardiaque, le cœur de votre bébé a cessé de battre. » …

 

Monsieur sort de la pièce, la sage sage-femme le suit, il lui demande de le laisser.

Moi, je fixe la fenêtre, je regarde l’extérieur (le ciel, vide …du quatrième étage) et je ne réalise pas…

La gynécologue me dit qu’elle va demander une autre machine car celle-ci est trop ancienne et n’est pas nette, elle ne pourra pas à première vue trouver à l’échographie le pourquoi.

 

Mon espoir revient, sa machine est trop vieille, elle a à nouveau buggé, ce n’était pas mon bébé. Attendons l’autre machine. Mon compagnon revient, il a compris, mais refuse lui aussi d’y croire et s’accroche comme moi à l’espoir. Tout nous semble tellement irréel.

La deuxième machine arrive, et là, la gynéco nous dit que, comme ça, elle ne peut pas nous expliquer ce qui s’est passé, qu’il faudra, si nous le souhaitons, faire d’autres examens par la suite pour savoir.

 

Je ne comprends toujours pas. Je refuse d’y croire. Elle propose de nous laisser nous retrouver tous les deux pour accuser le coup et de téléphoner à mon gynécologue pour la prévenir et s’en va … A peine quelques minutes plus tard, une infirmière rentre, se présente et nous dit : « Je viens voir si vous souhaitez l’autopsie proposée par Docteur X. Voir si vous souhaitez accoucher là tout de suite et si vous souhaitez une inhumation ou une crémation. »

Je la regarde et je lui demande si elle pourrait se calmer, que je ne peux pas déjà imaginer que ma fille nous ait quittés alors qu’elle pourrait au moins attendre pour me demander si je veux accoucher de suite. « Madame, je vais déjà devoir vous la donner, alors laisse-moi le peu de temps qui me reste avec ma fille. »

 

Et je demande à voir la sage-femme, qui elle, vient de suite. Je lui demande pour aller prendre l’air, j’en ai besoin.

Ce qu’elle accepte bien entendu et me dit qu’elle vient me voir une fois que je suis remontée et me dit bien sûr de prendre tout mon temps car je ne repartirai quand même pas à la maison et qu’ils vont bientôt me transférer en chambre.

 

Nous remontons et elle revient.

 

Elle reprend les choses depuis le début et pendant cette conversation, elle glisse les demandes sur l’autopsie et l’enterrement, mais bien plus confortablement que cette infirmière.

Elle m’explique aussi que je devrais accoucher au plus tard le lendemain matin car princesse est décédée depuis 24 à 48h pour éviter la septicémie ou toute autre infection due à la macération. Sur le moment je ne comprends pas tout, mais j’accepte.

Je suis dans le flou, je pleure sans comprendre ce qui m’arrive, je décide d’appeler mon plus grand fils (il a 10 ans, les autres à 5, 3 et 2 ans sont bien trop petits)

pour lui expliquer que sa petite sœur ne rentrera pas à la maison, qu’une fois qu’elle sortira du ventre de maman, elle ira se reposer paisiblement au-dessus des nuages. Il hurla de toutes ses forces suppliant qu’on lui donne sa petite sœur, me suppliant de la ramener quand même à la maison, que c’est sa petite sœur…

Et là, je prends conscience petit à petit des choses, je pleure énormément avec mon fils.

 

Ce soir-là, je me couche dans le lit d’hôpital, blottie contre mon compagnon, avec l’aide d’un comprimé pour me calmer et m’aider à dormir.

Le dimanche 20 janvier 2024, je me lève avec cet espoir d’entendre crier mon bébé a la sortie de mon ventre, mais hélas, après une césarienne compliquée (émotionnellement, psychologiquement et avec beaucoup d’espoir), la sage-femme me présenta mon petit ange, très grande dormante, elle est si magnifique : Milaya Cardon. (Bien sûr elle a pris son nom.)

Née le 21 janvier 2024 à 10h14 avec 54,5 cm de beauté et 3,080kg d’amour.

 

Nous avons gardé notre princesse dans nos bras toute la journée jusqu’au passage du photographe de l’association Au-delà Des Nuages, Rémy. Il nous a fait passer un moment magique avec notre princesse et nous ne le remercierons jamais assez pour ce moment de partage et de souvenir qu’il nous a offert.

 

J’ai pu la ravoir près de moi dans la chambre le lendemain jusqu’à l’arrivée des pompes funèbres qui l’emmènera vers l’hôpital universitaire pour l’autopsie.

Je me rappelle tous ces moments partagés avec elle, je me rappelle la ramener au bout du couloir et la regarder partir…  Le hurlement de ma voix raisonne dans les couloirs de cet hôpital… Tout le monde a ou va donner la vie autour de moi … Et moi je viens de perdre mon monde entier …

 

Plus tard l’autopsie révélera que Milaya est décédée par asphyxie, par manque d’oxygène et de liquide … Car Milaya n’était donc pas à 37 semaines + 6 jours, mais à 43 semaines.

Milaya a dépassé le terme car ma gynécologue de départ et la suivante ne l’a pas vérifié, mais elle s’est fiée à mes dernières règles or que lors de ces règles présentes le 5 mai 2023, Milaya était déjà bien installée dans son petit nid.

 

Aucune vérification n’a été faite malgré que j’aie déjà connu cette situation pour mon deuxième garçon ou là j’ai été réglé jusqu’à mes 5 mois de grossesse.

 

Aujourd’hui nous avons compris que notre petite fille ne reviendra jamais. Les petits savent que leur petite sœur est au-dessus des nuages et un jour eux aussi seront amenés à se recueillir sur la nouvelle maison terrestre de leur petite sœur.

 

Milaya, ma seule et unique fille, maman, papa et tes frères t’aimerons pour l’éternité.

D’en bas à en haut, pour toujours et jamais.

J’envoie tout mon soutien à tous les paranges et leurs familles qui vivent le deuil de leur enfant. C’est un cauchemar qui ne devrait jamais arriver.

Les parents de Milaya

Gwen et Alex

Les frères de Milaya

Ayron, Lélyo, Tymaho, Meylonn

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