Icône d'étoile | Au-delà Des Nuages

Lilia*

Notre petit ange, Lilia , s'est envolée le 1er janvier 2024 à 17h20. C'est de cette triste manière que nous avons commencé l'année 2024.  ... Lire plus

Notre petit ange, Lilia , s’est envolée le 1er janvier 2024 à 17h20. C’est de cette triste manière que nous avons commencé l’année 2024.
Je m’appelle Caroline et je suis la maman de 4 merveilleux enfants.  Lilia était pour nous ce petit dernier, cet enfant si attendu après plusieurs années d’écart avec nos 4 grands enfants.
Et tout allait bien, nous nagions en plein bonheur.
À 4 mois de grossesse tout était prêt et installé pour son arrivée. C’est dire notre impatience !
À 8 semaines de grossesse, lors d’un contrôle , nous avions vu à l’échographie un décollement autour de la poche.
Il a été annoncé qu’il fallait attendre, qu’on ne pouvait pas savoir si la grossesse allait tenir ou non.  On m’a prescrit un médicament et du repos.  Et dix jours plus tard, lors d’un nouveau contrôle, le décollement commençait à se résorber.
C’était une victoire.
À l’échographie des 12 semaines, plus aucune trace de décollement.
Tout allait parfaitement bien. Tous les examens étaient bons.  Tout était absolument parfait …
Jusqu’à Noël en tout cas.
 
Le 25 décembre, durant la journée, j’ai remarqué que j’avais quelques contractions.
Je ne me suis pas vraiment inquiétée, le 24 nous avions reçu de la famille à la maison, j’ai pensé que j’étais fatiguée, que j’avais probablement bougé un peu trop.
Et puis j’avais attrapé un microbe de saison et je toussais, ça n’aidait pas !
À partir de ce moment là, chaque soir j’avais quelques contractions , toujours plus ou moins au même moment de la soirée.  Alors j’allais m’allonger et me reposer et ça passait, j’étais rassurée.
Cependant , j’ai commencé à perdre du sang et le 28 décembre nous sommes allés aux urgences avec mon mari.
J’ai vu une gynécologue qui m’a examinée et qui a réalisé une échographie.  Tout allait bien, notre fille allait bien, pas de décollement placentaire, rien qui pouvait expliquer ces petites pertes de sang.
La gynécologue n’était pas non plus inquiète des contractions que je pouvais ressentir. Alors nous sommes ressortis rassurés, nous faisions confiance aux médecins après tout.
Les jours ont passé, j’avais toujours des contractions et quelques pertes, mais puisque les examens étaient rassurants, je pensais que je ne devais pas m’inquiéter …
Le lundi 1er janvier, j’étais a 19+1 SA, je devais remettre la maison en ordre après le réveillon alors j’ai travaillé dans la maison quelques heures.  Il me semblait que j’avais moins de contractions mais je toussais encore beaucoup.
Vers 15h30, je suis allée rejoindre mon mari pour regarder la télé, me reposer et simplement profiter de ce jour férié.  Je me suis même endormie.  Tout était calme, paisible, je touchais mon ventre. On venait encore de parler de « «prénoms » avec mon mari.
Vers 17h je me suis levée , je me sentais bien mais j’ai pourtant remarqué que j’avais une perte de liquide qui avait un peu transpercé mon pantalon.  J’ai pris mon téléphone pour appeler les urgences car là, j’étais inquiète.
Juste avant d’appeler, j’ai voulu passer par les toilettes. J’ai mis ma main et j’ai senti la poche des eaux qui arrivait. Je suis sortie des toilettes en hurlant, c’est à ce moment là que tout s’est écroulé, et j’ai compris tout de suite ce qui était en train d’arriver … Je savais que j’allais accoucher et que la petite allait arriver.
Je hurlais, je pleurais, ça été le moment le plus horrible de ma vie.   J’avais peur, je ne savais pas ce que je devais faire.
J’ai dit à mon mari d’appeler une ambulance et il m’a aidée à retirer mon pantalon.
J’étais debout, dans mon couloir, en train de pleurer, les mains entre les jambes car je savais que c’était juste une question de temps avant que ma fille n’arrive.  Et d’un coup, toujours sans aucune douleur, la poche a percé et ma fille est arrivée dans mes mains.
J’avais tellement peur, j’étais complètement perdue. Je hurlais “elle est là, elle est en vie, elle bouge !!!”.
J’avais si peur de la regarder, je savais que c’était bien trop tôt pour la mettre au monde, je ne savais pas à quoi elle pouvait ressembler, je l’aimais si fort et j’avais si peur de la regarder.  C’est un sentiment qui ne me quitte pas aujourd’hui et que je regrette tellement.
Je savais qu’elle était en vie car je la sentais bouger entre mes mains. Son petit corps était tout chaud, et jamais je ne pourrai oublier ses petits mouvements contre la paume de mes mains.
Le temps passait, j’avais si peur que ma fille ait froid, j’avais hurlé à mon mari de me passer une serviette, que je puisse mettre la petite au chaud mais il était tétanisé, le téléphone dans une main et en larmes …
Alors j’ai gardé ma Lilia le plus près de moi possible pour qu’elle reste au chaud entre mes mains et mon ventre.
J’ai finalement eu le courage de regarder ce qui était en train de se passer, et j’ai pu la voir, elle était arrivée sur le ventre, sa petite tête dans une de mes mains à l’avant et le reste de son petit corps dans mon autre main.  Elle était déjà si jolie.
Les ambulanciers sont arrivés.
J’ai alors tendu la petite au médecin en leur disant qu’elle était en vie et qu’elle bougeait.
On m’a allongée sur le lit et c’est à ce moment là qu’ils ont coupé le cordon.  Couper le cordon,  c’était la condamner.
Je l’ai vue sur mon ventre, tout comme mes 4 autres enfants au moment de leur naissance, quand vient l’instant de couper le cordon.
Et puis ils l’ont prise. Le médecin me l’a présentée juste un instant plus tard, à côté de moi, pour m’expliquer qu’elle ne pourrait pas survivre, qu’elle était beaucoup trop petite.
Et c’est là que j’ai vu ses derniers mouvements avant de s’éteindre.  Elle a plié sa petite main et s’en est allée.
Ce souvenir est tellement déchirant, je ne pourrai
jamais l’oublier.
J’étais impuissante . Tout ce que je pouvais faire, c’était rester là, auprès d’elle en la regardant partir. J’ai au moins pu l’accompagner, être auprès d’elle , j’avais posé mon doigt sur son petit corps lors de ce dernier instant.
Je m’en voulais tellement , tellement, …
Arrivé à la clinique, dans la salle d’accouchement, je ne faisais que le répéter , tout est de ma faute, tout est de ma faute.
J’aurais dû revenir aux urgences, j’aurais dû revenir à l’hôpital.
Les semaines passent et je m’en veux toujours autant. Je pense que je m’en voudrai  toute ma vie.
Les sages femmes, les gynécologues, même mon médecin traitant, m’ont tous dit que je n’étais pas responsable.  Mais c’est plus fort que moi, ce sentiment de culpabilité occupe tout l’espace de ma vie aujourd’hui.
Je me dis que j’aurais dû faire plus. Et je ne comprends pas comment je n’ai pu rien voir arriver.
Elle est arrivée si vite et sans aucune douleur.
J’ai pris conscience de la fragilité d’une grossesse .
Je m’en veux de ne pas m’être plus reposée et ce sentiment ne me quittera probablement jamais.
Aujourd’hui, 8 février 2024 à l’heure où j’écris ces lignes, mon cœur de maman saigne toujours.  Je sais que c’est encore trop tôt, trop récent. Mais je tenais vraiment à témoigner.
Je me dis que peut-être mon histoire pourra aider une autre maman à se sentir moins seule peut-être .
J’aimerais que chaque future maman fasse attention à elle et qu’elle se repose suffisamment. J’aimerais que ce genre d’événement dramatique n’arrive plus jamais, mais je sais que c’est malheureusement impossible.
Je continue d’avancer pour mes 4 enfants. Mais c’est si dur .
Ma vie a été changée et bouleversée à jamais par cet événement. Et je sais qu’il faudra du temps pour que je puisse trouver la paix.
Ma fille me manque , chaque jour est une sorte de vide interminable où je ne peux faire qu’attendre, attendre que ce jour passe.
Attendre de retrouver un jour peut-être, le sourire… Attendre que le désespoir se transforme en espoir.
J’envoie tout mon courage aux paranges de ce monde . Et toutes mes pensées sont avec ces petits anges, partis trop tôt .

 

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