Notre histoire commence en mai 2020.
Après le choc de la perte de notre premier bébé suite à une erreur du gynécologue et une opération d’endométriose, le nouveau gynécologue nous annonce que nous pouvons commencer la PMA.
Après quelques semaines rythmées par les médicaments, les prises de sang et les échographies, vient le grand jour de l’insémination.
Les 15 jours d’attente (avant de faire la prise de sang) qui suivent nous paraissent interminables … Puis vient le jour J, jour où je vais faire cette fameuse prise de sang : “Téléphonez nous dans deux heures pour les résultats madame”.
Je rentre donc à la maison et attends impatiemment que ces deux longues heures passent.
Je n’en crois pas mes oreilles. L’infirmière m’a bien dit que le test était positif ! Un petit bébé est là, dans mon ventre.
J’ai su directement que j’attendais un petit garçon …
Les semaines passent, les rendez-vous de suivi se passent bien. Maman est toujours hyper-stressée qu’il arrive quelque chose, papa, lui, est serein.
Notre petit garçon grandit merveilleusement bien, un beau bébé qui s’annonce costaud selon les médecins.
Nous voilà arrivés à 24 semaines d’aménorrhée. Je ressens de drôles de sensations, pas vraiment douloureuses, des petites chatouilles dans le ventre et cette sensation que mon ventre durcit souvent, bien trop souvent.
Au bout de deux jours, j’appelle le gynécologue pour lui dire que j’ai des contractions. Malheureusement, celui-ci ne me prend pas au sérieux et me dit qu’il est normal de contracter à 6 mois. L’utérus grossit, bébé prend de la place. Il me dit qu’on fera le point la semaine suivante. Je patiente donc jusqu’au moment du rendez-vous.
Le 14 janvier arrive et nous voilà dans le cabinet.
Mon monde s’écroule lorsque le médecin m’annonce qu’il n’y a plus de col et que je dois vite aller à la maternité.
A peine arrivée, la maternité décide de me transférer dans un hôpital pouvant accueillir les grands prématurés … 2 heures plus tard, me voilà installée dans ma chambre “unité de grossesse à haut risque”.
Perfusion, médicaments, et plus un pied par terre jusqu’à ce que notre petit garçon sorte.
Il ne nous facilite pas la tâche car pour lui tout va bien et il continue à gigoter.
Les médicaments ont fait effet quelques heures, quelques heures où l’espoir est revenu … Avant que les contractions ne reprennent de plus belle !
Notre petit Giulian est né le 15 janvier au matin, à 25 semaines d’aménorrhée + 2 jours, où il allait “bien”, aussi bien qu’un bébé de 25 semaines de grossesse puisse aller.
Nous voilà donc transférés en néonat, un service d’un autre monde qu’aucun parent ne voudrait voir !
Giulian s’est battu comme un petit lion pendant 7 semaines, malgré la multitude de complications qu’il a traversées.
Nous voilà arrivés à “32 semaines d’aménorrhée”, avec un prématuré qui avait déjà bien grandi, tout comme notre espoir de sortir de ce service à 3 … jusqu’au 02 mars 2021 où lors d’une échographie cérébrale de contrôle, notre monde s’effondre … Les pédiatres nous avaient prévenus que les lésions cérébrales se déclaraient généralement vers 32 semaines et ça été le cas pour notre petit amour.
Son cerveau est détruit suite aux nombreuses complications qu’il a eues.
La plus belle des preuves d’amour que nous pouvions lui offrir, c était d’être prêts à souffrir de son absence jusqu’à la fin de notre vie, afin que lui, ne souffre pas et soit en paix.
Nous avons été encadrés par une merveilleuse équipe médicale pour ses deux derniers jours à 3.
Nous avons, grâce à vous, des magnifiques souvenirs de Giulian entouré de sa famille. Nous étions en période Covid et nous vous en sommes extrêmement reconnaissants …
Aujourd’hui, sa petite sœur est arrivée depuis bientôt 4 mois …
Elle grandira en sachant qu’elle a un merveilleux grand frère là-haut dans le ciel qui, nous en sommes sûrs, veille sur elle ❤️
