“Il y a des petites vies qui ont plus d’éclat que le plus brillant des soleils…”
Je vais essayer de trouver les mots pour raconter mon histoire et celle de mon 1er enfant, Eline.
Du haut de mes 20 ans, en 1997, tellement hâte de devenir maman, nous décidons avec son papa de nous lancer dans le projet famille.
Je tombe rapidement enceinte, à mon plus grand bonheur. Une grossesse merveilleuse, sans aucun problème, le bébé est prévu pour fin décembre.
La nuit de Noël, tout bascule, je me réveille, je perds du sang, nous partons en urgence à la clinique.
Le rêve se transforme en cauchemar, une césarienne en urgence est décidée. Ma petite Eline naît donc le 25 décembre au petit matin.
J’ai eu un décollement de placenta total, au terme de la grossesse. Mon petit trésor a été vidé de son sang et a dû être réanimé. On vient nous la montrer dans une couveuse mais elle doit être transférée dans un autre hôpital.
On nous explique que c’est très grave, que tous ses organes ont manqué d’oxygène. Dès le lendemain matin, je la rejoins en ambulance. Quel bonheur immense de la retrouver même si elle est entourée de tuyaux et machines en néonatologie. Les heures et les jours passent, Eline se bat, on prie, la câline, on se sent tellement impuissants.
Malheureusement elle décédera dans nos bras le soir du 27 décembre. Douleur atroce, indescriptible. Evidemment un enfant ne peut pas partir avant ses parents.
Elle n’a rien connu de la vie … Les derniers jours en maternité furent un enfer, à entendre les bébés pleurer, avec toutes les décorations de Noël … Son minuscule cercueil blanc porté par son papa, le 31 décembre.
Les fameuses fêtes de fin d’année… période devenue tellement difficile depuis.
Personne autour de nous ne peut comprendre ce que l’on vit, seulement des parents ayant vécu le même drame peuvent comprendre. Les paroles font souvent mal, très mal (il faut tourner la page, vous êtes jeunes, vous en aurez d’autres … jamais un enfant ne remplacera notre petit trésor, qui n’a pas eu la chance de vivre).
Bientôt Noël, Eline aurait eu 27 ans, et comme chaque année le sentiment d’injustice, c’est son anniversaire et elle ne peut pas être fêtée et profiter auprès de sa famille.
Même si elle me manque chaque jour, pas un jour où je ne pense à elle et le 25 décembre, c’est encore plus douloureux.
Les années ont passé, on apprend à vivre avec son absence, on n’a pas le choix, mais elle me manque toujours autant. Eline a 2 sœurs et 1 frère qui me comblent de bonheur, mais personne ne pourra la remplacer.
Personnellement, ce qui m’a aidée, c’est de m’entourer de personnes ayant vécu le même drame. L’hôpital où Eline était organisait des réunions entre parents, personnel médical et psychologue, ce qui m’a énormément aidée, je suis d’ailleurs toujours en contact avec plusieurs d’entre eux.
Et surtout de parler d’elle, de la faire vivre au sein de notre famille, quel bonheur d’entendre son frère et ses sœurs, la famille parler d’elle, avoir des attentions pour elle.
Eline restera à jamais ma première fille, elle fait partie de la famille comme son frère et ses sœurs.
Eline, ma petite étoile de Noël
Merci ma petite Eline