10 Décembre 2024 🕊️
En novembre 2024, j’ai fait, comme tous les femmes enceintes, la prise de sang pour dépister la trisomie aux environs de la 12ème semaine de grossesse.
Peu après, ma gynécologue m’a contactée afin de fixer un rendez-vous. J’étais tellement angoissée à l’idée de ce rendez-vous …
Ta tatie Mimi était déjà en route pour me soutenir et me réconforter. C’est alors qu’elle m’a annoncé la pire des nouvelles : mon bébé présentait un risque élevé de trisomie 18 (la plupart des fœtus atteints ne survivent pas à la grossesse, entraînant des fausses couches. Parmi les nouveaux-nés,
50 % décèdent au cours de la première semaine de vie et seulement 5 à 10 % vivent au-delà d’un an).
50 % décèdent au cours de la première semaine de vie et seulement 5 à 10 % vivent au-delà d’un an).
Mon dossier a donc été transféré à l’hôpital Sainte-Justine pour consulter des spécialistes.
Un mois plus tard, j’ai reçu un appel pour une échographie. J’étais alors à 18 semaines et 6 jours de grossesse mais la taille du bébé correspondait à celle d’un fœtus de 15 semaines et demi, ce qui était déjà anormal. Pendant l’examen, on a pu voir que la tête du bébé était plus grosse que son corps, que son menton semblait absent ou trop reculé par rapport à son nez. On a également détecté que son cœur était plus gros que la normale et présentait des trous.
Après l’échographie, on m’a demandé de rencontrer à nouveau les spécialistes. C’est à ce moment-là que nous avons vu une obstétricienne et une spécialiste en génétique. Ton père et moi avons pris la décision la plus déchirante qui soit c’est-à-dire celle de ne pas poursuivre la grossesse.
Avec toutes les anomalies détectées, nous savions que c’était la meilleure décision pour lui car il y avait très peu de chances qu’il survive.
Une date pour “l’accouchement” nous a été donnée car vu le stade de la grossesse, un simple curetage n’était pas suffisant.
Juste avant l’intervention, les médecins ont prélevé du liquide amniotique pour effectuer des tests et déterminer si ces anomalies étaient d’origine génétique ou simplement un malheureux hasard. Je tiens à adresser une mention spéciale à toute l’équipe du CHU Sainte-Justine qui a été à nos côtés tout au long de notre séjour.
Nous traversons actuellement une période de deuil, un moment extrêmement douloureux et difficile. Nous trouverons la force de surmonter cette épreuve ensemble, entourés de nos proches. Si je décide d’aborder ce sujet ici, c’est afin d’apporter des précisions et d’éviter de devoir expliquer, à chacun, ce qui est arrivé durant ma grossesse.
Mon cher Édouard, les mots me manquent pour exprimer tout ce que je ressens … Merci pour ces 19 semaines si précieuses partagées ensemble. Merci de nous avoir choisis, nous aurions tant aimé te tenir dans nos bras, te voir grandir. Dès le premier jour, je portais ce rôle avec amour et fierté. Mais nous savons au fond de nous que là où tu es, tu es en paix, à l’abri de toute souffrance.
À bientôt, mon ange. Tu auras toujours une place unique et éternelle dans nos cœurs.
Avec tout notre amour,
Maman et papa qui t’aiment infiniment.
Bon voyage, mon doux Édouard. 🕊️♥️
