Adrian, mon petit bébé étoile.
Je suis divorcée depuis bientôt 3 ans. J’ai rencontré mon compagnon après ma séparation et il m’a directement portée vers le haut.
Très vite, nous avons souhaité agrandir notre famille.
Ayant moi-même 3 enfants et lui aussi d’un précédent mariage, nous voulions un nouveau départ, une nouvelle chance de montrer à la vie que c’était possible.
Nous nous sommes décidés il y a un an. Je suis très vite tombée enceinte car je suis très fertile mais à 6 semaines, j’ai fait une fausse couche.
On a attendu un peu pour recommencer. Je suis également vite tombée enceinte.
A la première écho, tout va bien, une petite régression mais rien d’inquiétant. La semaine qui suit, j’ai des saignements.
Verdict : fausse couche à 9 semaines.
Il faut enlever le fœtus car il est toujours là. Je prends des comprimés et comme ça ne passe pas, j’en reprends une seconde fois et là, hémorragie massive, hospitalisation d’urgence, tension à 6. On m’opère en urgence pour curetage.
Là on se dit que ce n’est pas possible, qu’on arrête et que l’on recommencera plus tard, dans 6 mois voire un an, nous ne sommes pas pressés.
Puis 3 mois après, sans prévenir, nous sommes en vacances et retard de règles, là le stress s’installe. Le test de grossesse est positif mais nous sommes à l’étranger et on ne peut qu’attendre notre retour pour voir si tout va bien.
On rentre et on fait prise de sang et écho. Miracle, tout est parfait, tous les 15 jours, on te voit, tu grandis bien, ton cœur a un rythme bien entraînant, on filme tout papa et moi.
Les 3 mois passent, on se dit super, tout va bien plus de risques.
On va à Bruxelles faire des examens, on nous annonce que tu es Rhésus négatif comme maman. Je pleure de joie car je me suis immunisée avec les autres grossesses contre les Rhésus positifs et tu étais comme moi donc aucun risque.
Du moins c’est ce que je croyais en te voyant grandir au fil des échos.
Arrive ce jour de l’écho à 18 semaines et 3 jours.
Et là bam, on me tue, rien, pas de cœur.
La gynécologue ne sait pas quoi me dire elle en pleure avec moi. Je crie, je me jette par terre en disant que c’est impossible, que je vais me réveiller que c’est un cauchemar.
Elle appelle une psychologue d’urgence car je suis inconsolable. Mon compagnon à côté de moi ne sait pas quoi faire en me voyant dans cet état.
Il souffre mais ne montre pas sa peine.
Notre petit garçon Adrian s’est éteint ce jour là sans raison.
Le jeudi la nouvelle tombait, le lundi j’accouchais.
Un magnifique petit bout, il avait mon nez et des long doigts et de longs pieds comme son papa.
C’était magnifique nous avons pu passer du temps tous les 3 et se dire aurevoir.
Sans savoir pour moi que le lendemain serait mille fois pire car il serait loin de moi, dans ce petit cercueil blanc avec ce joli petit nid de laine.
Mon petit Adrian ne pourra pas être reconnu. Malheureusement, il n’a aucune existence légale mais dans nos cœurs à moi et mon compagnon c’est notre fils.
Nous l’attendions avec une telle impatience.
Il me manque tellement, depuis qu’il est parti je ressens un vide immense et une tristesse sans pareil. J’aurais tout donné pour qu’il vive.
J’ai mon petit dernier qui a 6 ans et qui ne comprend pas encore bien.
Je vais aller avec lui sur la parcelle des étoiles déposer une fleur et une peluche à son petit frère parti trop tôt.
Nous n’avons pas d’explications. Avant d’être incinéré, il sera autopsié.
Mais c’est tellement difficile d’avancer à nouveau sans lui, sans ses petits coups de dos et de fesses qui me donnaient des douleurs quand monsieur bougeait ou quand son papa lui parlait dans sa langue maternelle.
La vie est injuste. Mon fils, notre fils Adrian, la vie t’a arraché à nous comme ça sans prévenir.
Mais ton image restera gravée à tout jamais dans nos cœurs.
On t’aimera toute notre vie.
