Icône d'étoile | Au-delà Des Nuages

Témoignage d’une photographe

Mon premier reportage, le 27 juillet 2018, il y a donc 1 semaine quand j'ai écrit ces quelques lignes. Je connaissais l'association Souvenange en France qui a mis sur sa page... Lire plus

Mon premier reportage, le 27 juillet 2018, il y a donc 1 semaine quand j’ai écrit ces quelques lignes.

 

Je connaissais l’association Souvenange en France qui a mis sur sa page Facebook un message pour une recherche pour des photographes en Belgique. Je me tâtais depuis plusieurs mois, mais je n’avais pas osé franchir le pas. Je me suis donc décidée après des mois de réflexion, j’ai enfin envoyé CE mail. Beaucoup d’appréhension, comment gérer mes peurs ? Mes angoisses? Mes émotions? Je savais que je VOULAIS le faire, mais vouloir et pouvoir est totalement diffèrent.

 

Un nouvel appel pour les photographes d’Au-delà des nuages, j’étais libre ce jour-là. Je prends mon courage à 2 mains “je suis libre demain matin”. Je ne peux plus faire marche arrière et d’ailleurs, je n’en ai même pas envie, même si je suis envahie par la peur, je me suis préparée depuis des mois et je sais que c’est le moment.   Le réveil sonne, j’ai plutôt bien dormi contrairement à ce que j’aurais pensé, je suis prête à aller découvrir ce petit bout, cette famille et rien ne me fera faire marche arrière. Je fais la rencontre à l’hôpital d’Aurélie de l’association.

 

 

Heureusement, je ne suis pas seule. La pression monte, les angoisses aussi, surtout au moment de franchir la fameuse porte de la chambre des parents, je ne veux pas être envahi par les émotions, même s’ils sont compréhensibles. La tristesse est palpable partout dans cette pièce, j’ai du mal à trouver des mots, mais je sais qu’il n’y a pas de mots dans ces moments-là. J’avais beaucoup d’appréhension pour cette rencontre, mais les choses se font naturellement.

Le petit bout se trouve dans la morgue de l’hôpital, ce n’est pas un endroit que j’affectionne particulièrement, l’endroit, la lumière, mais je sais aussi que pour une première fois, cela sera peut-être plus facile. Je serai seule, même si je craque dans mon coin, personne ne pourra voir mes larmes couler, cela me rassure un peu.

 

 

Malheureusement, Aurélie doit partir pour une urgence et elle me demande si je reste pour faire les photos toutes seule ou si elle demande à quelqu’un d’autre de venir. Je suis là, je reste, j’ai déjà fait le chemin dans ma tête, je me suis déjà préparée depuis des mois, je ne peux pas et je ne veux pas faire marche arrière, même seule, même dans la morgue. Je veux créer un souvenir pour ces parents. Donc je le ferai, peu importe mes angoisses, j’y vais. Je découvre ce petit corps, je ne peux pas dire que c’était un moment de plaisir, je ressens beaucoup de colère et de tristesse. Je ne pensais pas ressentir de la colère et pourtant, je suis en colère face à une vie qui ne demandait qu’à vivre. Mais, je sais que je suis là où je devais être, avec lui et maintenant. Je ne suis pas seule, non, je suis avec lui, je lui parle comme avec tous mes nouveau-nés pas de différence pour lui. Ses mains, ses pieds, ses cheveux et surtout son doux visage si paisible. Ils sont dorénavant dans mon appareil, ils ne sont pas qu’un souvenir, il est réellement là, ce n’est pas que des mois de grossesse, c’est lui, et il existe. Après avoir fait mes photos, je le remets dans son nid d’ange, et je repars pour une nouvelle épreuve, la chambre des parents.

Je remonte donc dans la chambre, je lui offre le petit cœur de l’association avec lequel j’ai fait les photos, elle était très émue du geste et m’a remercié énormément. Ce n’était pas grand-chose et pourtant… Je lui demande si elle désire voir quelques photos de son petit prince, elle accepte et elle le trouve merveilleusement beau. Quelle mère ne trouve pas son enfant beau ? Elle remplit le formulaire de l’association, me voilà donc à la fin, je lui souhaite encore énormément de courage, car je sais que du courage elle en aura besoin. Je n’enlève pas sa peine, mais je sais que j’ai réussi à lui donner une image plus positive de son enfant.

Vient le temps de franchir la porte d’hôpital, quand tu te dis que tu as fini, réussi, que tu as fait ce qui te semblait être juste, mais qu’en franchissant le fameux cap de la porte. Tu te prends un sacré coup de massue. Tu te rends compte en 2 secs de ce que tu viens d’accomplir. Ces 10 minutes-là, ont été plus dur psychologiquement que les 1h que je venais de passer, j’avais juste envie de m’enfoncer dans mon lit. Et puis, tu relèves la tête et tu es fière de toi, car oui, tu as réussi, tu as donné une image à un nom, tu as donné des photos à des parents, tu as donné une histoire à un enfant, tu as donné un peu de toi pour le faire vivre éternellement.

Mélissa Valentyn

 

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