Je m’appelle Alicia,
Je suis maman de deux merveilleux garçons de 2 et 4 ans pour qui mes grossesses se sont passées à merveille.
Je n’avais aucune inquiétude malgré une fausse couche entre mes deux amours à 5 semaines d’aménorrhée.
Mon compagnon ayant déjà deux grands enfants de bientôt 17 et 22 ans et nos deux petits bouts nous en faisant voir de toutes les couleurs, nous ne souhaitions plus vraiment d’enfant malgré une petite voix qui résonnait en moi me disant “oh comme j’aurais tant aimé avoir une petite fille”.
Durant l’été 2022, retard de règles, le verdict tombe, je suis enceinte.
Gros déroutement, gros questionnement … Nous finissons par décider de garder cet enfant.
22 octobre, je suis bientôt à 13 semaines de grossesse.
Je constate un saignement léger mais qui ne m’indique rien de bon.
J’attends jusqu’au lendemain matin pour me rendre aux urgences afin de me rassurer.
Après 30 minutes sur place, tout lâche, je perds mon bébé dans les toilettes sans réaliser qu’il vient de sortir.
On m’ausculte, je fais une hémorragie, il faut me faire un curetage d’urgence sous anesthésie générale.
J’ai peur, je suis seule, mon compagnon étant bloqué avec les enfants et personne pour les garder.
Nous n’avions annoncé la grossesse qu’à deux proches. Je m’effondre … On se dit qu’il faut l’accepter, on me dit que bébé avait sûrement une malformation.
Ensuite, deux semaines s’écoulent, et je perds mon papa … deuxième coup dur. Mais pourquoi ? Pourquoi tout ça d’un coup?
Je n’ai pas eu le temps de faire le deuil de mon enfant que je dois faire face au deuil de mon papa.
J’ai du mal à remonter la pente mais je m’accroche pour mes enfants. Je me force à être forte.
Mon corps reprend ses droits et après le temps d’un cycle, je retombe enceinte de ma petite étoile, Stella.
Re-chamboulement, re-questionnement … Et mon compagnon finit par me dire “Quand une âme force à ce point pour être là, il faut l’accepter”…
Le début de la grossesse passe, j’ai peur et ne consulte pour la première fois qu’à 12 semaines.
Ma fille est là, en parfaite santé. Tout se passe à merveille. Mais une angoisse m’habite.
Le 02 mars, rendez-vous avec la gynéco, tout se passe bien. Pas d’inquiétude à avoir.
Elle annule un rendez-vous du 15 mars en me disant qu’il n’était pas nécessaire car très proche et je me retrouve donc avec un prochain rendez-vous prévu le 17avril. Ça me paraît une éternité.
Le 20 mars, entretien prénatal, je parle de mes inquiétudes et la sage femme me fait plaisir en faisant une minuscule écho pour me rassurer. J’entends le cœur, Stella bouge, tout va bien oufff !!
Arrive le 26 mars, jour de mon anniversaire. J’ai un peu de douleurs pelviennes depuis la veille.
C’est mon anniversaire mais pensant à une infection urinaire, je décide quand même de me rendre à l’hôpital.
Arrivée sur place, les douleurs deviennent plus fortes mais je n’ai pas l’impression de reconnaître des contractions.
On m’ausculte, Stella se porte à merveille, elle est assise en tailleur.
Mais d’un coup, la gynéco se tait et me demande de tousser. Elle m’annonce que mon col s’est raccourci et me parle d’être hospitalisée au repos total et après examens, me parle d’une éventuelle pose d’un cerclage pour empêcher l’ouverture de mon col.
On m’annonce dès à présent que si Stella venait au monde, comme elle n’était “qu’à” presque 18 semaines, rien ne pourrait être fait pour la sauver.
Je m’effondre à nouveau, pourquoi moi? Pourquoi encore? Que se passe-t’il avec mon corps?
On me fait un premier monito, on ne capte pas de contractions, ouff …
Mais pour être certain, on en refait une deuxième placée différemment et là, c’est la chute.
Je contracte, on me donne de l’Utrogestan, ça ne passe pas. On me refait une écho, le col s’ouvre.
Direction la salle d’accouchement.
Comment est-ce possible ? Je viens pour une suspicion d’infection urinaire …
On ne peut plus rien faire. Je mets Stella au monde vers 20h, sa date de naissance sera la même que la mienne à quelques années près.
Je mets au monde ma fille en parfaite santé, je vois son cœur battre quand je la tiens entre mes mains tremblantes et je dois accepter de la laisser partir sans ne rien pouvoir faire. Ma petite Stella s’est éteinte entre mes mains.
Je suis heureuse d’avoir pu être auprès d’elle pendant ce court instant de vie sur terre.
J’ai passé tout le temps que j’ai pu avec elle. Aujourd’hui, je me sens vide et en colère.
Ma petite fille tant rêvée qui avait forcé pour nous rejoindre s’est envolée.
Mais grâce à “Au-delà des nuages”, j’ai des souvenirs qui resteront à jamais.
Maman et papa t’aiment très fort ma petite étoile, à jamais dans nos cœurs.
Attends-nous là haut, un jour nous serons réunis.
Je t’aime
Maman
