Icône d'étoile | Au-delà Des Nuages

Lyvio*

Voici notre histoire. Nous avons perdu notre fils à 36 SA, le 12 juin 2025. Son petit cœur a cessé de battre alors que toute la grossesse se passait bien. Je le sentais encore b... Lire plus

Voici notre histoire. Nous avons perdu notre fils à 36 SA, le 12 juin 2025. Son petit cœur a cessé de battre alors que toute la grossesse se passait bien. Je le sentais encore bouger une heure avant le drame.
Puis, j’ai été prise d’une douleur insoutenable dans le bas du ventre.
J’ai d’abord cru à des contractions. C’était ma première grossesse, je ne savais pas ce qu’était la douleur des contractions, donc pour moi c’était plausible …
Je suis arrivée à l’hôpital, on a vérifié mon col : il avait encore de la longueur. La salle pour les monitorings était complète, on m’a donc demandé d’attendre qu’un appareil de monitoring se libère. Je suis allée aux toilettes et je me suis vomi dessus de douleur. J’ai appelé mon compagnon et, naïvement, je lui ai dit : « S’il te plaît mon cœur, rentrons à la maison. Je ne veux pas déranger les médecins pour rien, ça doit sûrement être une gastro. »
Une fois en salle de monitoring, ils ont essayé de trouver le cœur de mon bébé. Je le connais, je sais dans quelle position il est, cela faisait trois mois qu’il était dans la même. Je commence à paniquer. La sage-femme essaye de me rassurer et me dit qu’on va faire une échographie.
Une gynécologue arrive. Un silence s’installe dans la pièce.  Elle demande à ce qu’on appelle une consœur.
Je lui dis que ça me fait peur, que j’ai besoin qu’elle me dise ce qu’il se passe. Elle me dit d’attendre, qu’elle veut un autre avis. La gynécologue qui avait fait ma T2 arrive, regarde l’échographie, me regarde et me dit : « Je suis sincèrement désolée, mais le cœur de votre bébé s’est arrêté … »
Notre monde s’effondre. Elle nous laisse le temps de reprendre nos esprits. J’appelle ma mère pour lui dire que je suis désolée, mais que le cœur de Lyvio s’est arrêté … Mais la question restait : que va-t-il se passer ? Mon fils était mort dans mon ventre.
Elles finissent par me mettre dans la salle d’accouchement, sans certitude que j’accoucherai le jour même. À la base, elles allaient juste voir si le travail se déclenchait. Ma gynécologue, celle qui a suivi toute ma grossesse, est arrivée a l’hôpital sans certitude encore une fois que j’accouche mais elle voulait me soutenir, que je voie un visage connu.
La gynécologue qui m’a prise en charge me fait une nouvelle échographie qui montre que le placenta s’est décollé. La gynécologue appelle l’anesthésiste pour une césarienne classique avec péridurale.
À la base, mon compagnon devait être avec moi. Il part se changer, mais la douleur devient trop intense. On me perfuse un antidouleur. J’étais sur le côté, je me mets sur le dos, et là, je sens mon corps se vider.
Naïvement, je pensais que c’était la poche des eaux, mais en regardant un peu, je vois énormément de sang. Mon compagnon n’ose pas m’affoler avec la quantité de sang que je perds.
Le monde commence à s’accélérer, tout le monde court. En fait, j’ai fait une hémorragie … J’ai dû accoucher en césarienne d’urgence, sous anesthésie générale. Je me retrouve donc en salle d’opération avec comme seul visage familier celui de ma gynécologue, j’ai mal, la douleur est insoutenable, je n’arrive pas à rester à plat, je me fait anesthésier.
A mon réveil ma gynécologue me demande si je veux voir mon fils, je dis oui.  Elle me l’apporte, me dit qu’il est vraiment beau et nous laisse avec lui.  Nous étions 3 dans notre bulle, remplis de tristesse car nous n’entendrions jamais ses pleurs et le son de sa voix, que nous ne verrions jamais ses yeux ouverts ni son petit sourire, que nous n’aurions même pas la chance d’apprendre à le connaître.
Ma gynécologue revient, elle m’explique la suite, le placenta est envoyé en analyse.  Il y a un délai de 6 mois mais l’analyse n’apporte pas toujours de réponse.  Nous devons choisir si on veut lui faire une autopsie notre réponse a été non, nous ne voulons pas abîmer son petit corps.
La chance, dans mon malheur, c’est que j’étais à l’hôpital. Sinon, je serais décédée en même temps que mon bébé. Nous avons eu une chance énorme : nous avons pu profiter de voir notre bébé pendant 5 jours. Pas dans les meilleures conditions, c’est certain, mais nous avons pu le prendre dans nos bras et ça malgré tout c’était un cadeau inestimable pouvoir contempler mon bébé, pouvoir le porter, l’embrasser.
L’association “Au-delà des nuages” nous a envoyé un photographe incroyable « David Ahmed » , qui a créé de magnifiques souvenirs de notre bébé, il nous a touchés profondément par son humanité. Quelle chance que cette association existe.
Nous avons assisté à ses obsèques le 18 juin. Le voir partir physiquement nous a déchirés, mais nous savons que c’était pour son bien. C’était notre premier bébé. Nous ressentons un vide immense aujourd’hui. Et même si l’on sait que ça ne le ramènera pas, et qu’aucun autre enfant ne le remplacera, car il reste notre premier enfant, celui qui m’a donné le plus beau rôle de ma vie.  Egoïstement, j’ai cette envie irrépressible de recommencer, de retomber enceinte.
Mais ayant eu une césarienne, je sais que je dois laisser du temps à mon corps. Pourtant, cela m’obsède. Depuis ce jour, j’ai cette impression d’être toujours enceinte, car ma grossesse n’a pas abouti comme nous le souhaitions. Je me sens vide. Voir mon corps post-partum me rend si triste. Ne plus voir mon ventre rond, ne plus sentir ses coups … j’ai du mal à réaliser.
J’aimerais laisser faire la nature sans contraception, mais je ne veux pas mettre ma vie en danger. Je suis donc actuellement sous contraception en attendant désespérément le feu vert de ma gynécologue.
On m’a dit que ça arrivait rarement deux fois à la même personne, mais pourtant … Ma prochaine grossesse sera si dure. Nous aurons peur tous les jours.
Nous sommes en colère contre la vie. Ce n’est pas la logique des choses de voir partir notre enfant avant nous… Et pourtant …
À l’heure d’aujourd’hui, j’ai l’impression que je ne guérirai jamais. Et je le sais, mon deuxième enfant ne soignera pas cette tristesse, mais il illuminera juste notre vie. Nous apprenons doucement à vivre avec mais pour le moment, on en est encore loin.

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