Léonard notre doux petit…
Quelle surprise en ce début d’année de découvrir que mon impression était réelle, j’étais enceinte ! Pas prévu pour tout de suite, mais tu étais venu tout naturellement. C’était une drôle de sensation, on a mis du temps à réaliser.
Nous étions si heureux, 22 mois te séparent de ta grande sœur.
Une grossesse qui s’est déroulée à merveille et toi qui ne cessais de bouger. Le temps passait et la date du terme était proche. Papa était impatient de découvrir qui se cachait dans mon bidou, car comme pour ta sœur nous n’avions pas voulu connaître ton sexe.
La veille du terme, lors de la dernière échographie, je m’inquiète, la gynécologue passe beaucoup de temps, trop de temps, sur ton petit cœur….
L’examen est terminé et elle m’explique qu’il y a quelque chose qui ne va pas… elle contacte l’hôptal St-Luc pour nous recevoir dans la journée, étant donné qu’il faut savoir où te faire naître afin que nous ne soyons pas séparés à ta naissance et que tu puisses avoir les meilleurs soins.
Papa quitte son chantier et me rejoint, nous arrivons à l’hôpital où nous sommes pris en charge, le verdict tombe, malformation cardiaque… ça sera confirmé par un autre professionnel revenu spécialement pour toi…. Néanmoins, nous sommes repartis à la maison rassurés pour la suite des évènements.
Dimanche 21h nous devions rentrer à l’hôpital pour que je sois déclenchée et que tu fasses ton entrée dans ce monde lundi en journée afin que toute l’équipe des soins soit présente. Tu as décidé de venir de toi-même, tu l’avais décidé, tu es donc né dimanche 8 octobre à 18h28. Un bel accouchement comme je le voulais. J’ai pu te garder quelques minutes sur moi avant qu’ils ne te prennent en charge. Ton papa est rapidement revenu avec toi dans les bras, “surprise” m’a-t-on dit, je m’en souviens de ce moment, quel bonheur ! J’ai pu te garder quelques instants de plus avant ton départ aux soins intensifs.
Tu devais avoir ta première opération dans la semaine. La date opératoire se faisait attendre… mardi nous n’avions toujours aucune nouvelle, ça ne faisait que 2 jours à peine, mais ça nous paraissait si long…. les médecins sont venus nous voir… ils cherchaient… mais ils cherchaient quoi … ?
Notre monde s’est effondré… J’ai gardé espoir avec notre parcours compliqué pour avoir des enfants en me voilant la face sur ton état de santé…
Mercredi après-midi, on nous prend à part et on nous annonce le pire, un syndrome…. Une décision difficile va devoir être prise, mais on ne veut pas de cette vie-là pour toi… les larmes ne cessent de couler, papa est dévasté, nous sommes brisés…
Mais encore une fois, tu prends toi-même la décision… ce jour-là après avoir rencontré ta grande sœur tu décides de partir… je rappelle papa sous les conseils d’un de tes médecins… celui qui était là lors de ta naissance et qui sera encore là au moment de ton grand départ…
Papa a peur, peur de ne pas arriver à temps avec toute la route qu’il a à faire pour revenir à nos côtés, mais tu l’attendras et tu partiras une heure après, dans ses bras, entouré de notre amour inconditionnel !
La chose la plus dure à laquelle un parent doit faire face…
Grâce à l’une de tes marraines, nous avons eu la chance de garder quelques souvenirs de toi, des souvenirs si précieux grâce à l’association Au-delà Des Nuages ! Car mes souvenirs de toi, de nous, se sont effacés après ton départ…. Peut-être pour savoir faire face à l’impensable… à cette chose qui nous arrive et qui ne devrait pas exister….
Je suis sûre mon tout petit, je l’espère du plus profond de mon cœur, que mes souvenirs reviendront et que toutes ses émotions négatives laisseront places aux positives, grâce à tout ce bonheur que tu nous as apporté pendant tes 3 petits jours et demi de vie car oui, la demie est importante.
Merci à l’association d’exister, merci à la photographe qui s’est déplacée et nous a permis d’avoir ces quelques souvenirs supplémentaires et merci à tous les professionnels qui ont pris soin de toi pendant tes quelques petits jours de vie.
