Je me souviens de ce soir du 2 novembre 2023 où je me dis avec 1 jour de retard de règles que je vais faire un test de grossesse.
Je n’y crois pas mais au bout de 2 minutes à peine, il est positif !
Une belle surprise m’attend au premier rendez vous gynécologique, il n’y a pas 1 mais 2 bébés ! Waouh, le choc, la surprise, l’étonnement mais pourtant tellement de joie !
Des vrais jumeaux, 2 garçons ! Que demander de mieux après déjà une petite fille ?
Tout se passe bien, première écho morpho, les petits “tic et tac” sont en forme. Deuxième écho morpho pareil !
Je suis fatiguée par la grossesse et je me repose beaucoup mais c’est pour leur bien, pour les protéger parce que c’est ça mon rôle de maman.
La nuit du 30 avril 2024 arrive et c’est là que commence la plus dure épreuve de toute ma vie.
Des contractions … déjà ? Je suis à 24SA+6, c’est beaucoup trop tôt …
Je me présente aux urgences de mon hôpital le 1er avril à 5h du matin. On me fait une échographie mais on ne me dit rien hormis que l’on va me garder 1 nuit pour surveiller.
Je suis toute la journée sous monitoring avec Utrogestan pour stopper mes contractions.
Le lendemain matin, le 2 avril 2024, les contractions se sont arrêtées et la sage femme qui prend son service du matin vient me voir.
Un visage familier, c’est elle qui s’est occupée de moi pour mon accouchement avec ma fille 18 mois plus tôt, elle me fait un monitoring et écoute les cœurs de mes fils au doppler.
Je vois sur son visage que quelque chose l’inquiète mais elle ne me dit rien.
Elle demande une échographie en urgence et 3 minutes plus tard, me voilà partie voir la gynécologue.
Elle me dit que bébé 1 n’a plus de liquide et que bébé 2 en a beaucoup trop. Je comprends sur son visage que ce n’est pas bon du tout mais j’essaie de positiver.
Et pourtant, c’est la que commence le drame, elle veut me transférer dans un autre hôpital pour une césarienne d’urgence.
Je suis à 25SA de grossesse tout pile, c’est trop tôt … mais c’est aussi trop tard à la fois.
Cette sage femme que je remercie encore 100000x d’avoir été là, d’avoir demandé cette écho me ramène jusqu’à la voiture en chaise roulante car il n’y a pas d’ambulance disponible et il faut que je parte au plus vite.
Arrivée dans cet autre hôpital, le gynécologue me refait une écho et me redit la même chose qu’à l’écho précédent mais il refuse de me faire cette césarienne qui pour lui tuera mes enfants !
Il me dit que la seule petite chance que j’ai de les sauver c’est de partir dans un autre hôpital à 1h de route, ce que je fais sans hésiter !
1h de route, je commence le travail dans la voiture, mes bébés veulent venir au monde car eux aussi savent que s’ils ne sortent pas tout sera fini.
Arrivée dans ce 3ème hôpital, tout est déjà prêt pour nous. On me refait une échographie et là je suis déjà à 5cm d’ouverture, plus d’autre choix, ils doivent venir au monde !
Le 2 avril 2024 a été un des plus beaux jours de ma vie mais aussi un des pires, mes bébés, mes fils, Nathéo et Izao ont décidé de pointer le bout de leur nez à 25SA de grossesse, beaucoup trop tôt mais tellement trop tard la fois … Il y avait peu d’espoir qu’ils puissent rester avec nous mais nous y croyons fort quand même.
Nous avons eu la chance de pouvoir les rencontrer et passer des moments avec eux, de pouvoir les toucher et les avoir dans nos bras.
Notre petit Nathéo est resté 2 jours avec nous et puis malgré tout l’espoir que nous avions, malgré toute la force que nous lui avons envoyée, il est parti rejoindre les étoiles.
Non pas sans douleur pour nous, cette épreuve a été je pense la plus difficile que j’avais eu à vivre depuis le jour de ma naissance mais nous devions tenir le cap pour son frère Izao qui continuait son combat pour la vie. Izao est resté 5 jours avec nous et malgré tout, je pense que l’appel pour rejoindre son frère, son jumeau a été plus fort que tout et qu’il n’y a rien que nous aurions pu faire de plus pour le garder avec nous.
Tout à été tellement vite, la vie est parfois injuste enfin c’est ce que je me dis depuis qu’ils sont partis.
Il n’y a pas de mots réconfortants, pas de choses qui peuvent adoucir cette peine, rien qui ne peut faire oublier tout ce qui s’est passé mais je suis tellement fière, fière de moi, de leur papa, de leur grande sœur et de tous nos proches qui ont été là!
Tellement fière aussi que ce soit nous, nous qu’ils aient choisis pour vivre cette courte vie, nous qu’ils aient trouvés assez forts pour supporter cette épreuve tellement difficile.
Je suis sûre au fond de moi que nous avons fait tout ce qui était possible pour eux, pour qu’ils puissent être heureux et fiers de savoir qu’ils avaient une famille si formidable pour les aimer et les porter jusqu’à leur dernier voyage !
Il est encore difficile pour moi de réaliser tout ça, de mettre les bons mots sur ce que je ressens et peut être de m’exprimer correctement mais une chose est sûre, c’est que je les aime et que je continuerai à les aimer et à les faire vivre à travers moi tout au long de mon chemin.