Je m’appelle Caroline et je suis une survivante.
Depuis très jeune, j’ai toujours voulu avoir des enfants.
Après une grossesse extra utérine et plusieurs fausses couches, j’apprends le 12 juillet 2023 qu’un nouveau petit être s’est installé.
Les trois premiers mois ont été un calvaire avec des allers-retours incessants aux urgences à cause de saignements, les nausées/vomissements et la fatigue.
Mais voilà, au mois de septembre nous passons les trois mois. On se rassure, on se dit que “Cette fois, c’est la bonne”, on va enfin pouvoir avoir notre mini nous.
Nous apprenons que nous attendons un petit garçon. Vient la réflexion des prénoms, de la poussette, de la couleur de sa chambre …. Nous nous projetons beaucoup.
En octobre, j’ai une échographie de contrôle, toute simple. Mon mari ne pouvait pas être là parce qu’il travaillait.
Je me rends donc à ce rendez-vous, confiante. Et là mon monde s’écroule.
On m’annonce que mon bébé a une grosse vessie, plus grosse que la moyenne.
Après plusieurs examens, les médecins savent ce qu’il a. Aujourd’hui je ne l’ai toujours pas compris, mais en langage “non médical”, on m’a dit : “Votre fils a une malformation au niveau de la vessie, un bouchon l’empêche d’uriner correctement”.
On me rassure en me disant que c’est opérable, qu’il peut très bien vivre normalement. J’essaie de me rassurer au mieux.
On me préconise une autre échographie deux semaines plus tard “pour voir comment ça évolue”.
Et deux semaines plus tard, ils se rendent compte qu’il n’y a plus de liquide amniotique, que l’urine est remontée dans les reins, que les deux reins sont touchés, que c’est irrécupérable et qu’il ne survivra pas.
J’ai accouché le 10 novembre 2023 à 17h10 d’un petit garçon nommé Élyo qui pesait 450g à la naissance.
Je l’ai tenu dans mes bras, je l’ai serré fort et lui ai dit que son papa et sa maman l’aimeraient pour toujours.
Je n’ai pas entendu ses pleurs, mais lui entend les miens tous les soirs.
Ça fait cinq mois que mon bébé est parti, ça fait cinq mois qu’il a emporté mon cœur avec lui.
Mon fils s’appelle Élyo, je m’appelle Caroline. Je suis une survivante.